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Ubisoft entertain : Des ventes meilleures que prévu mais un problème avec ses créanciers, Ubisoft dévoile enfin ses résultats après son mystérieux report

Aujourd'hui à 10:01
Ubisoft a annoncé ses résultats

(BFM Bourse) - L'entreprise a publié ses résultats semestriels ce vendredi après les avoir décalés de plus d'une semaine. Le groupe chute en Bourse.

Après un report d'une semaine, Ubisoft livre sa copie. Jeudi 13 novembre, l'éditeur de jeux vidéo avait décalé la publication de ses résultats du premier semestre de son exercice 2025-2026 sans donner plus de précisions.

L'entreprise avait également demandé (et obtenu) la suspension de son action dans l'attente de la livraison de ces chiffres.

Le groupe de jeux vidéo a finalement publié ses résultats du premier semestre 2025-2026, période achevée fin septembre, ce vendredi .

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Le groupe a dépassé les attentes. Sur le seul deuxième trimestre, Ubisoft a généré des "nets bookings" – le chiffre d'affaires retraité de certains éléments – de 490,8 millions d'euros. Ce chiffre dépasse largement les attentes de la société (450 millions d'euros) ainsi que le consensus (448 millions d'euros selon Deutsche Bank).

Retraitements comptables

Toutefois, un point attire l'attention dans les comptes annoncés par l'entreprise et justifie par la même le décalage des résultats effectués par l'entreprise.

Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, le directeur général Yves Guillemot a expliqué qu'un nouveau panel d'auditeurs aux comptes avaient demandé des retraitements comptables de l'exercice 2024-2025, clos en mars dernier, et précédemment approuvé par le précédent panel.

"Dans ce contexte, nous avons eu besoin de plus de temps pour nos comptes (semestriels, NDLR) soient finalisés", a poursuivi le directeur général.

"La note du nouveau groupe d'auditeurs est arrivé quelques jours avant la publication des résultats, c'est pourquoi il nous a fallu plus de temps" pour valider les comptes, a de son côté expliqué vendredi le directeur financier d'Ubisoft Frédérick Duguet lors d'une conférence téléphonique présentant les résultats semestriels du groupe, cité par l'AFP.

Les retraitement comptables demandés par les auditeurs ont conduit la société à briser ce que l'on appelle des "covenants", c'est-à-dire des engagements d'endettement auprès des créanciers. Si ces "covenants" sont violés, les créanciers peuvent demander le remboursement immédiat de leurs créances.

Tencent à la rescousse

"Suite à la position de ses auditeurs dans le cadre de l’examen des comptes financiers du premier semestre, la société a revu son analyse relative à la reconnaissance du revenu selon la norme IFRS 15 d’un partenariat conclu sur l’exercice FY2024-25, ce qui l’a conduite à retraiter ses comptes 2024-25 conformément à la norme IAS 8", explique Ubisoft .

"L’échéancier de paiement basé sur l’utilisation a conduit à comptabiliser ce partenariat en chiffre d’affaires selon IFRS 15 au fur et à mesure de l’utilisation. Cette position, désormais appliquée par le groupe, a également eu pour conséquence qu’un partenariat signé au deuxième trimestre de l'exercice 2025-26 ne soit pas reconnu en chiffre d’affaires IFRS 15", continue le groupe.

"Ce retraitement entraîne un non-respect par la société de son ratio de levier prévu dans certains accords de financement existants au 30 septembre 2025", poursuit Ubisoft.

Dans son document d'enregistrement universel, Ubisoft explique que sur ses emprunts "Schuldschein" (des obligations allemandes), le groupe est tenu de respecter un ratio de dette nette retraitée de certaines créances sur fonds propres retraités de certains éléments inférieurs à 0,8 ainsi qu'un ratio de de dette nette retraitée de certains éléments sur résultat brut d'exploitation (Ebitda) inférieure à 1,5.

En conséquence les créances deviennent exigibles. Toutefois Ubisoft assure que la situation est "en cours de résolution".

Ce car la finalisation de la transaction avec une actionnaire de référence chinois Tencent. Ce dernier va prendre 25% de Vantage Studios, filiale du groupe regroupant ses grandes franchises ("Far Cry", "Assassin's Creed", "Rainbow 6").

Ce qui se traduira par un apport de cash de 1,16 milliard d'euros et permettra de désendetter Ubisoft. Le groupe remboursera plusieurs titres de dette, dont les "Schuldschein" pour 286 millions d'euros.

L'action monte

In fine, le marché ne prend pas trop ombrage de ces annonces. Vers 10h20, l'action Ubisoft prend 11,4% après avoir perdu plus de 3% au début de sa cotation, un mouvement qui illustre la volatilité habituelle du titre.

"Cela faisait une semaine que l'action ne cotait pas forcément il y a beaucoup de mouvements sur l'action. Certains attendaient une annonce spéculative (comme un rachat, NDLR) qui ne s'est pas concrétisé donc ils veulent vendre, explique un analyste.

"D'un autre côté, le marché peut se dire que le retraitement comptable annoncé a pas l'air si énorme. Les revenus du deuxième trimestre ont été supérieurs aux attentes et le résultat opérationnel du premier semestre en données non-IFRS (27,1 millions d'euros) a été positif, ce qui est positif", poursuit-il. "Donc il y à la fois du soulagement et de la déception", tranche-t-il.

"Maintenant le dossier est devenu compliqué. Le groupe a, donc, annoncé un problème comptable, ce qui n'est jamais un très bon signal et il n'y a toujours pas de visibilité sur les résultats, ainsi que sur la nouvelle organisation (la filiale Vantage, NDLR). Beaucoup de gens ne regardent plus ce dossier", explique encore cet analyste.

Performance décevante d'Assassin's Creed

Pour revenir aux comptes de la société, Ubisoft explique que sa surperformance au deuxième trimestre "a été portée par des partenariats plus importants qu’anticipés et soutenue par un 'back-catalogue' (les revenus tirés de jeux déjà sortis comme les DLC, NDLR) robuste, tous deux illustrant la force des marques du groupe", a expliqué Ubisoft.

Sur l'ensemble du premier semestre, Ubisoft a généré des "net bookings" de 772,4 millions d'euros, en hausse de 20,3% sur un an et a accusé une perte opérationnelle de 120 millions d'euros en données IFRS, contre une perte de 272 millions d'euros un an plus tôt. La perte nette s'est établie à 161,4 millions d'euros contre 246,5 millions d'euros un an plus tôt.

Concernant ses prévisions, Ubisoft a annoncé viser des "net bookings" d'environ 305 millions d'euros pour le troisième trimestre.

Lors d'une conférence téléphonique, un analyste de Bernstein a fait remarquer à la direction que cette prévision était inférieure aux attentes, ce qui signifie que le quatrième trimestre marquera une accélération.

Yves Guillemot lui a répondu que le quatrième trimestre de l'exercice bénéficierait d'un certains nombre de sorties, comme un remake de "Prince of Persia: les Sables du Temps", d'une importante contribution des partenariats ainsi que de ventes robustes de "Rainbow Six Siege".

Pour l'ensemble de l'exercice 2025-2026 le groupe a confirmé viser un résultat opérationnel non-IFRS positif et un flux de trésorerie positif.

Dans une note "preview" publiée la semaine dernière, Deutsche s'attendait à ce que la société publie des "net bookings" - le chiffre d'affaires retraité de certains revenus - de 430 millions d'euros, en hausse de 22% sur un an mais inférieurs aux prévisions de la société (d'environ 450 millions d'euros) en raison de performances plus faibles du dernier jeu vidéo de la série Assassin's Creed, "Assassin's Creed Mirage".

"Malgré des débuts apparemment prometteurs, le jeu se serait vendu bien en deçà des attentes, avec seulement 4,3 millions d'exemplaires écoulés depuis son lancement le 25 mars (selon Alinea Insights)", expliquait Deutsche Bank.

"Cela représente un ralentissement important par rapport aux 3 millions d'exemplaires vendus lors de la première semaine (qui étaient clairement liés aux précommandes des fans inconditionnels) et une performance nettement inférieure à celle d''Assassin's Creed Mirage' (5 millions en 3 mois)", poursuivait la banque.

"Le plus décevant est peut-être que, comparé à Ghost of Yotei (une exclusivité PlayStation) qui s'est vendu à 2,5 millions d'exemplaires en trois semaines après sa sortie (octobre 2025), Assassin's Credd Shadows ne se serait vendu qu'à 2,4 millions d'exemplaires (sur PS5) en sept mois, le directeur général affirmant récemment qu'il était devenu le 'jeu que tout le monde aime détester'", soulignait encore Deutsche Bank.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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